On trouve parfois dans la presse des expressions insolites comme « le Pape est une
véritable rock star ». On peut aussi évoquer la rencontre mémorable entre Jean Paul II et
Bono, le chanteur vedette du groupe de rock U2. On entend parler de ceux et celles qui
vivent leur amour de la musique rock/métal comme une véritable religion : concerts et
festivals sont volontiers décrits comme de véritables « grand-messes », les fans vouent un
véritable « culte » à ceux qu’on désigne comme leurs « idoles », et la circulation plantaire
des créations musicales et de vidéos événementielles aboutit à une sorte de communion
universelle transnationale et transculturelle.
On pourrait continuer longtemps ce parallélisme entre la culture rock/métal et les
phénomènes religieux, spécialement dans la religion chrétienne. Cela suffit à justifier
notre désir de porter un regard théologique sur cet immense phénomène nommé « rock »
et « métal ». Il nous semble que notre Faculté de théologie, avec ses outils et méthodes
spécifiques, peut et doit tenter un tel travail herméneutique. Cette 1ère journée d’étude
n’a pas d’autre ambition. Il s’agira de réfléchir ensemble sur les aspects religieux sousjacents
aux réalités qui constituent la culture rock/métal, considérée dans sa plus grande
extension et sa diversité.
Mais il ne serait pas possible, en une seule journée, d’embrasser la foisonnante richesse de
la musique rock/métal et de ses réalisations concrètes. Il nous a donc fallu faire des choix.
Nous avons privilégié trois approches : la mise en lumière des racines musicales du rock et
de leur dimension religieuse ; la quête de spiritualité perceptible chez certains interprètes,
surtout quand ils assument un itinéraire de conversion ; le phénomène spécifique du « métal »
dont les expressions violentes et apparemment anti-religieuses révèlent paradoxalement
un intérêt pour la croyance et la religion.
Puisque l’Évangile invite à « bâtir sur le roc » (cf. Mt, 7, 24), il n’est pas indifférent de réfléchir
ensemble afin de découvrir ce qu’il est possible de « bâtir sur le rock ».
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