par la cie Les neveux de Thalie
« L’enfer c’est les autres ». Cette citation devenue culte est la dernière réplique de l’œuvre de Jean-Paul Sartre Huis-clos. En 1943, quand il écrit la pièce, ce dernier le fait pour trois de ses amis qu’il veut voir jouer ensemble, et ce sans faire de jaloux ; comment, dès lors, faire en sorte que chaque personnage ait des répliques de longueur équivalente et reste le même temps sur scène ? La solution pour Sartre est le huis-clos : une scène, un décor, et toujours les mêmes personnages. Dans cet huis-clos, ces personnages ont une particularité : ils sont morts, et le décor (un boudoir avec trois canapés) dans lequel ils évoluent est l’enfer. L’enfer de Sartre, ce ne sont pas les flammes, Cerbère et le Tartare… Non, pour Sartre, l’enfer « c’est les autres ». Ces autres et leur regard nous jugent et nous définissent, ils nous emprisonnent dans une essence et nous privent de notre liberté. Seules les interactions avec autrui nous renseignent sur nous-mêmes. Et si ces relations sont néfastes, nous sommes en enfer. Voilà ce que Sartre nous dit avec Inès, Garcin et Estelle : chacun leur tour, ils vont révéler leur histoire et les raisons pour lesquelles ils sont en enfer – adultère, trahison, lâcheté... Chacun portera sur ses compagnons un regard sentencieux et en torturera un des deux autres, tous ressentiront mépris ou attirance pour ces êtres avec qui ils doivent partager leur éternité. Leur enfer se résoudra à ce boudoir, ces trois canapés et la présence respective des autres, chacun étant à la fois victime et bourreau, harceleur et harcelé.
Réservations :
[email protected]
Tarif : 2 euros pour tous
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