L'Aéronef présente : John Maus + guest
Excessif, jonglant avec le grotesque et le kitsch pour finir vautré dans le génial, John Maus fait partie des artistes qui divisent les critiques et déboulonnent les conceptions aussi bien sur album qu’en live, deux exercices pourtant radicalement différents chez l’Américain. Après avoir joué du clavier pour Animal Collective, Ariel Pink et Panda Bear, il écrit et enregistre ses propres compositions hermétiques et d’ailleurs souvent malheureusement incomprises. Inspiré d’artistes comme David Bowie, Scott Walker et Joy Division, le premier album de John Maus, Songs (2006 – Upset The Rythm), est un disque ampoulé, étrange, qui est accueilli par une critique unanimement assassine. Nullement atteint par les chroniques le définissant comme un artiste neurasthénique et dévotement soutenu par Ariel Pink, Maus poursuit sa quête et sort l’année suivante Love Is Real qui divise la critique entre partisans de l’atmosphère d’outre tombe délicieusement kitsch qui empreint l’album et détracteurs confinant Maus au statut de musicien maudit.
La musique de l’Américain sort tout droit d’un film de Lynch, une synth pop funèbre et tordue noyée dans la reverb et le spleen de Joy Division pour faire chialer les loups et vendre son âme à la cold wave. Outrancier ? Ringard ? Rétro ? Certainement, mais vous pouvez ajouter glacial à se tailler des mister freeze dans vos nuits esseulées, flippant et hypnotique comme les réalisations de Lynch et diffusant un groove feutré qui vous fera ressortir les New Rock direct.
Sur scène, John Maus c’est une autre paire de manche. A la mélancolie froide de la musique gravée se substitue une énergie live complètement barrée, un sermon cathartique propre à électriser n’importe quel nerd. Un grand moment d’autisme avec sa part de génie et d’hermétisme qui ravira les dévots et enragera encore une fois les détracteurs de ce grand maniaque.
Disparu des écrans radars depuis bientôt 4 ans, certains disent qu’il est devenu chercheur pendant que d’autres le voient secrètement enregistrer son très attendu quatrième album. Peu importe ce qu’il fait, ou l’endroit ou il peut être, nous attendrons son retour (the sooner the better).
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